La technologie juridique est en plein essor. Chaque mois, une nouvelle startup affirme avoir développé le prochain outil de pointe pour les entreprises et les départements juridiques. Ces produits sont souvent dotés d'un design élégant, d'une intelligence artificielle (disent-ils !) et promettent de révolutionner la pratique du droit. Mais si l'on y regarde de plus près, beaucoup d'entre eux s'avèrent être ce que j'appelle des "poncifs à un tour" - des outils qui résolvent un problème très spécifique, parfois un problème que vous ne saviez même pas que vous aviez, et d'une manière qui semble trop sophistiquée. Cela soulève une question importante : ces solutions qui résolvent des problèmes valent-elles la peine d'être résolues ?
Jetons un coup d'œil aux chatbots pour les cabinets juridiques - l'une des solutions de technologie juridique les plus populaires. L'idée est d'automatiser la réception des clients et les FAQ, d'aider les petites entreprises à gérer les communications avec les clients sans avoir besoin d'une équipe administrative. Mais ces robots sont-ils vraiment innovants, ou ajoutent-ils simplement une couche de technologie à des tâches qui pourraient être gérées différemment, peut-être avec une meilleure éducation des clients ou une conception de site web plus simple et plus interactive ? Le problème des chatbots adresse-client intake-may n'est peut-être même pas le problème principal pour de nombreuses entreprises. Au contraire, il s'agit d'un symptôme d'un problème plus large et plus systémique : le manque de responsabilisation et de transparence des clients.
De même, considérez les plateformes de gestion des contrats. Ces outils promettent de suivre les modifications des contrats, de stocker les versions et de vous alerter sur les dates critiques. En surface, ils résolvent les problèmes logistiques. Mais le véritable défi réside-t-il dans la nécessité de mieux gérer les contrats, ou plutôt dans le fait que la manière dont nous rédigeons, négocions et exécutons les contrats est intrinsèquement cumulative et nécessite un remaniement plus fondamental ? En se concentrant sur l'organisation des contrats plutôt qu'en réimaginant la manière dont les contrats sont structurés et compris, ces solutions manquent l'occasion d'innover véritablement.
Ce schéma se répète dans la plupart des technologies juridiques. Un autre exemple est celui des outils de recherche juridique qui promettent un accès plus rapide à la jurisprudence ou aux changements législatifs. Bien qu'ils puissent rendre la recherche d'informations plus rapide, ils fonctionnent toujours dans les limites d'un cadre juridique vieux de plusieurs siècles. La véritable innovation réside-t-elle dans l'accélération de la recherche, ou faut-il se demander pourquoi le système juridique repose encore autant sur de tels processus alors qu'il existe des possibilités de rendre l'information plus accessible, standardisée, voire simplifiée pour une utilisation plus large ?
Ce que de nombreuses solutions de technologie juridique (à mon avis) ne parviennent pas à faire, c'est remettre en question le principe de base : elles supposent que le processus juridique existant est bon et que tout ce dont nous avons besoin est une application ou un outil pour le rendre plus rapide ou plus efficace. Il s'agit d'une approche réactive qui consiste à corriger les symptômes plutôt que de s'attaquer aux causes profondes. C'est comme si l'on redéfinissait continuellement les outils que nous utilisons pour creuser des trous au lieu de se demander si nous avons besoin de creuser ce trou tout court.
Pour aller au-delà de cette approche unilatérale, l'industrie des technologies juridiques devrait se concentrer sur des questions fondamentales au sein du système juridique. Une question fondamentale pourrait être la manière dont les entreprises juridiques facturent les clients. De nombreux clients n'aiment pas l'heure facturable, et les entreprises luttent pour être efficaces. Plutôt que de trouver des moyens d'améliorer le suivi et l'enregistrement des heures, la technologie juridique devrait se concentrer sur des modèles de tarification basés sur la valeur ou des services d'abonnement qui correspondent aux intérêts des clients et des entreprises. Une plateforme complète pour une tarification dynamique ou une facturation basée sur les résultats pourrait être véritablement innovante, plutôt que de simplement reconditionner le problème de manière plus palatable.
Une autre question fondamentale est l'accès à la justice. De nombreuses solutions de technologie juridique prétendent démocratiser les services juridiques, mais peu d'entre elles font vraiment la différence dans ce domaine. Les outils tels que les générateurs de contrats en ligne ou les bibliothèques de modèles sont utiles, mais ils ne comblent pas le fossé pour ceux qui ont besoin d'un service juridique complet et abordable mais qui ne peuvent y accéder. Une solution qui relierait les communautés sous-représentées aux avocats par le biais de partenariats gouvernementaux ou à but non lucratif, en utilisant la technologie pour le soutien et l'éducation, permettrait de résoudre le problème principal : un accès inégal.
La clé pour les développeurs est de se poser les bonnes questions. Plutôt que de se concentrer sur la manière d'optimiser les processus existants, ils devraient se demander si ces processus sont vraiment nécessaires ou s'il existe une meilleure manière d'atteindre le résultat escompté. Par exemple, si les clients ont du mal à comprendre une terminologie juridique complexe, la solution n'est peut-être pas de construire un outil qui traduit la législation mais de recadrer la manière dont nous communiquons la loi elle-même. Ce qu'il faut, c'est peut-être un changement fondamental vers des contrats en langage clair que la technologie peut aider à générer.
Of course, addressing fundamental issues is more challenging than building solutions for surface-level problems. Il requiert une compréhension plus approfondie du système juridique, de l'empathie pour les utilisateurs de la technologie (avocats, clients et public) et une volonté de remettre en question le statu quo. Elle exige également une approche interdisciplinaire, intégrant l'expertise juridique avec la technologie, les sciences comportementales et la conception d'expériences utilisateur.
La question ultime est celle du but et de l'éthique. En tant que professionnels du droit et développeurs, nous avons la responsabilité non seulement de créer des outils efficaces, mais aussi de préserver l'intégrité et l'accessibilité du système juridique. Les technologies juridiques devraient viser à améliorer la justice, la transparence et l'équité, plutôt que d'automatiser ou de rationaliser les processus existants. Si nous nous concentrons uniquement sur l'efficacité, nous risquons de perdre de vue l'objectif premier de la loi, qui est de servir et de protéger la société. Dans une profession où l'éthique guide chaque décision, notre approche de la technologie ne devrait pas être différente. Il ne s'agit pas seulement de ce qui peut être automatisé mais de ce qui doit être transformé, en veillant à ce que la poursuite de l'innovation soit en accord avec les valeurs fondamentales de la profession juridique.
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